La chauve-souris

C’est là, à la tombée du jour, à l’instant même où les gros sedges prennent un envol désordonné, où les mémères du radier se décident enfin à quitter les profondeurs pour se gaver de ses sucreries virevoltant aux raz des eaux, que je commence à sévir !
J’arrive, Dieu ne sait d’où, me confondant avec la nuit, ma tendre alliée. Longtemps considérée comme un suppôt du maître des ténèbres, j’ai gardé en souvenir de cette époque le noir comme habit, et un masque de vampire pour effrayer les égarés.
Crains-moi, pêcheur, car de ton coup du soir je peux faire un terrible cauchemar !
Dans l’inconscient collectif, la chauve-souris est un être effrayant, suceur de sang, envoyé de l’enfer pour prendre possession de nos pauvres âmes. Dans le conscient du pêcheur à la mouche, la chauve-souris est une « emmerdeuse » qui a la fâcheuse tendance à s’emmêler dans la soie au moment le plus tragique ! L’animal possède soit disant un sonar dernier cri et toutes options, une vraie petite merveille technologique, produit de milliers d’années d’évolution. Même la NASA en rêve des sonars de chauves-souris, j’en conclus qu’on ne pêchent pas à la mouche sur le pourtour de Cap Canaveral ! Pour ma part, j’ai beaucoup de peine à le considérer, le sonar de Mademoiselle « Rhinolophus hipposideros », comme totalement fiable et pour cause… Lire la Suite